Sébastien Le Balp, Chef des Bonnets rouges

Martyr de la liberté Armorique

Exhumé pour être jugé, Sébastien Le Balp devient un martyr de la liberté Armorique et un symbole d’une lutte pour légalité entre les classes, la justice et la baisse des charges fiscales.

 (la liberté Armorique : c'est ainsi que les Bretons de l'époque appelaient leurs privilèges de la Bretagne en vertu du traité d'union de la Bretagne à la France).

Sébastien Le Balp est exhumé. On fait un procès à son cadavre qui est ensuite traîné sur une claie, rompu et exposé sur une roue. Il est décapité puis son corps est enterré à l’église de Kergloff tandisque son crane est recueilli à la chapelle de Saint-Drézouarn (Kergloff). Les meneurs sont torturés, exécutés ou condamnés aux galères.  Au milieu de la répression, le duc de Chaulnes a cette phrase terrible : "Les arbres commencent à avoir le poids qu'on leur donne". S’en suit des massacres de femmes et d’enfants tortures, viols, incendies…

Les représailles du Roi font trembler les paroisses et les villes. Plusieurs clochers du pays bigouden qui avaient sonné le tocsin de la révolte sont décapités ou leur cloche déposée. Ceux de Lanvern, Languivoa en Plonéour-Lanvern et Lambour à Pont-l'Abbé n'ont jamais été reconstruits.

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 A Rennes, un faubourg est entièrement rasé et le parlement est exilé à Vannes le 16 octobre 1675. Il est  obligé de verser une contribution de trois millions de livres au trésor de guerre, une somme colossale. Le Parlement restera à Vannes du mois d’octobre 1675 jusqu’en 1689 date de la nomination du premier intendant de la province. La reprise en main est aussi idéologique avec les missionnaires du père Maunoir, envoyés ré évangéliser les campagnes rebelles. 10 000 dragons stationnent et ruinent la province et se comporte comme en pays ennemi conquis pendant un an.  Les propriétaires des manoirs pillés seront dédommagés financièrement.

Bien qu’il existe d’autres révoltes paysannes ou jacqueries, la révolte des Bonnets rouges de Sébastien Le Balp reste la plus profondément ancrée dans la mémoire collective des Bretons. D’une part c’est l’une des seules à laisser des traces visibles (certains clochés sont toujours restés décapités). D’autre part, les allusions à Sébastien Le Balp, aux Bonnets rouges et au papier timbré comme symboles de lutte antifiscale ou d’égalité sociale sont nombreuses dans les archives, les chansons,  ou les revendications politiques. Mais c’est surtout depuis les années de révoltes de 1968 que Sébastien Le Balp redevient l’un des plus forts symboles identitaires bretons et la révolte des Bonnets rouges l’un des épisodes les plus connus de l’histoire de la Bretagne. La toponymie urbaine intègre le nom de Sébastien Le Balp ou des Bonnets rouges dans les rues, les places, les salles communales à Carhaix, Kergloff, Poullaouen, Spézet, Ergué-Gabéric,  mais aussi à Brest, Quimper et Lorient…. Une stèle sur la place de la commune à Spézet, une pièce de théatre «  le printemps des Bonnets rouges » de Paol Keineg, des Dvd, des livres, une bière aux baies de sureau et bien des sites Internet relatent l’histoire des Bonnets rouges et de leur chef Sébastien Le Balp.


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